Dans ce nouvel épisode Le guide pratique des aides à l’embauche ! Apprentis & Salariés, plongez dans l’optimisation des aides à l’embauche et explorez les bonnes pratiques avec nos experts du jour ! Christelle Dechelette et Christèle Beuzelin ont pour mission quotidienne d’accompagner leurs clients dans l’obtention des aides au recrutement en lien avec les organismes financeurs, et elles partagent avec vous leurs meilleurs conseils !
Au programme de cet épisode :
Christelle Dechelette: Bonjour, je suis Christelle Dechelette, directrice du département Performance Paie chez Ayming. J’accompagne les entreprises depuis plus de 25 ans sur des sujets tels que la sécurisation, l’optimisation des processus de paye et la gestion des aides au recrutement, notamment pour les contrats d’alternance.
Aujourd’hui, je suis ici avec Christèle pour partager notre expertise avec vous. L’objectif principal de cette discussion est de mieux comprendre, grâce à notre expérience et notre vision extérieure, les obstacles que rencontrent les entreprises dans la gestion de ces aides et comment y remédier. Christelle, à toi de te présenter.
Christèle Beuzelin: Bonjour, je suis Christèle Beuzelin, juriste de formation. J’accompagne nos clients chez Ayming dans l’obtention de leurs aides au recrutement. Je travaille notamment en lien avec les organismes financeurs pour sécuriser les processus et m’assurer que nos clients obtiennent le plein potentiel des aides auxquelles ils ont droit. Ces aides peuvent se chiffrer en millions d’euros par an pour les grands groupes.
Les aides à l’embauche pour les apprentis
Christelle Dechelette: Ton profil en tant que juriste est très intéressant pour les entreprises, pour permettre une bonne connaissance des dispositifs, une bonne veille, et vraiment avec beaucoup de rigueur et de précision, et un très bon relationnel avec les organismes sociaux qui nous sont précieux. Je t’en remercie d’ailleurs encore, et je voudrais compléter avec quelques chiffres.
Alors, depuis cinq ans, l’État a mis en place un certain nombre de mesures d’aides à l’embauche pour les apprentis.
De manière générale, et aujourd’hui pour le contrat d’alternance, il existe une aide exceptionnelle de 6 000 euros qui est versée pour le recrutement d’un alternant pour la première année. Ces aides sont encore mal connues. Aujourd’hui, environ 780 000 employeurs bénéficient de cette aide, ce qui est conséquent, mais reste assez faible puisque c’est à peine un quart des entreprises en France.
Le chef de l’État a prévu un million d’alternants d’ici 2027. Or, nous sommes déjà à un million d’alternants aujourd’hui. Donc, c’est un développement important de ce type de recrutement qui est très intéressant pour les entreprises, au-delà de l’aide, car cela permet de professionnaliser et fidéliser les jeunes.
Deux chiffres intéressants :
Il y a des aides supplémentaires pour les salariés en situation de handicap, avec 10 000 contrats d’alternance concernés. En 2023, l’État a versé 5 milliards d’euros d’aides au recrutement. Ces aides sont précieuses pour les ressources humaines, mais il faut bien maîtriser les démarches administratives pour ne pas perdre ces aides. Christelle, tu pourrais nous en dire plus sur les autres aides disponibles ?
Les autres aides à l’embauche
Christèle Beuzelin: Oui, il existe une dizaine d’aides. La plus connue est l’aide emploi franc, versée par France Travail, qui peut aller jusqu’à 15 000 euros sur trois ans pour un CDI. Cela représente 15 % du salaire chargé pour un SMIC, donc ce n’est pas négligeable. Il existe d’autres aides qui peuvent se cumuler ou non, selon l’aide en question. Comme tu le disais, il y a les aides pour les alternants en situation de handicap.
Pour les personnes éloignées de l’emploi, il y a les CUI (contrat unique d’insertion) et les CIE (contrat initiative emploi). Ces aides soutiennent les personnes les plus fragilisées. Il y a encore beaucoup d’autres aides, mais la liste est trop longue à énumérer ici.
Christelle Dechelette: Effectivement, beaucoup de sujets à découvrir, et pour les entreprises, c’est un domaine vaste. Avant de parler concrètement de la gestion de ces aides, comment les entreprises réalisent-elles le recrutement et trouvent-elles ces jeunes en alternance ?
Christèle Beuzelin: C’est un sujet d’actualité, car les recruteurs commencent leur campagne de recrutement en mai pour recruter des alternants en septembre. Le gouvernement a mis en place une plateforme appelée « Un jeune, une solution », qui permet de retrouver des offres d’emploi par domaine, niveau d’études et localisation.
Un autre site important est le portail de l’alternance, qui permet de calculer l’aide à laquelle l’alternant a droit et le montant du salaire en fonction de la convention collective. Le site de l’APEC est aussi utile, même si on n’y pense pas forcément. Les apprentis ne sont pas limités par l’âge pour obtenir l’aide.
Christelle Dechelette: Ah oui, c’est important car les contrats de professionnalisation le sont. Certaines entreprises ont été déçues car elles étaient bloquées par ce point. Chaque point est crucial.
Une autre difficulté pour certains secteurs est d’identifier les jeunes car ils ont des métiers très spécialisés et la mise en relation avec les écoles n’est pas évidente, surtout quand elles ne sont pas à proximité. Par exemple, le secteur de la santé est très touché par cette difficulté.
Christèle Beuzelin: Oui, la difficulté vient surtout du rythme de l’alternance. Les établissements de soins ne sont pas forcément en lien avec les écoles, et le rythme de travail des alternants est compliqué à gérer avec le planning des soignants. Ce n’est pas toujours compatible.
Christelle Dechelette: Pour conclure, la mise en relation entre les entreprises et les écoles est vraiment déterminante. Il y a vraiment un sujet à développer là-dessus. Quelles sont les autres difficultés rencontrées par les entreprises ?
Christèle Beuzelin: Il y a une règle importante à connaître pour les entreprises concernant les aides à l’alternance. Les entreprises de moins de 250 salariés peuvent bénéficier de ces aides sans condition particulière. En revanche, celles de plus de 250 salariés doivent respecter un quota : elles doivent recruter au moins 5 % de leurs effectifs en alternance pour être éligibles.
Cette condition doit être remplie chaque année. Toutefois, une entreprise qui atteint 3 % d’alternants, mais qui a progressé de plus de 10 % par rapport à l’année précédente, peut aussi bénéficier des aides.
Quels sont les délais pour obtenir les aides à l’embauche pour les apprentis ?
Christelle Dechelette: On voit souvent que les entreprises qui n’ont pas l’habitude de recruter des alternants ne connaissent pas ce seuil et peuvent se tromper dans leurs démarches. Il est donc crucial de les informer et de les sensibiliser.
En plus des documents à remplir, il y a des délais à respecter. Peux-tu en dire plus sur ces délais, notamment pour l’aide exceptionnelle et d’autres types d’aides ?
Christèle Beuzelin: Pour l’aide exceptionnelle, il faut déclarer l’alternant dans les 5 jours suivant le début de son contrat auprès de l’opérateur de compétences. Ces opérateurs sont relativement flexibles, car il peut être difficile de réunir tous les documents à temps.
En revanche, pour les aides de France Travail et les emplois francs, la demande doit être envoyée dans le mois suivant la signature du contrat, sans quoi aucune aide ne sera versée. Cette aide est versée semestriellement, contrairement à l’aide à l’alternance qui est mensuelle.
Christelle Dechelette: Il y a donc de nombreuses petites nuances et changements constants à gérer. Est-ce qu’il y a d’autres délais à respecter une fois les premiers remplis ?