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Les véhicules à énergie alternative en entreprise, il est temps de passer la seconde

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Avis d'expert
septembre 7, 2020

Les contraintes réglementaires encouragent les entreprises à recourir aux véhicules à énergie alternative ainsi qu’aux nouvelles formes de mobilités. L’un des challenges du gestionnaire de flotte automobile est d’inciter l’entreprise à saisir ces opportunités et de proposer à ses collaborateurs des solutions novatrices.

Des freins au recours à des véhicules à énergie alternative qui persistent

Ils sont au cœur des campagnes marketing des constructeurs et l’un des sujets majeurs des entreprises et de la mobilité de leurs collaborateurs : les véhicules à « énergie alternative ». Pourtant, malgré l’intérêt voire la nécessité d’intégrer pleinement ces nouveaux véhicules à son parc automobile, ils sont encore largement sous-utilisés et peinent à devenir une alternative réelle aux moteurs thermiques conventionnels.

Les raisons principales sont connues : faible autonomie des batteries ; réseau de bornes encore trop peu développé que ce soit au sein des entreprises ou dans les espaces publics ; coût d’acquisition plus élevé que des véhicules thermiques ; offre des constructeurs jusque-là relativement limitée.

Une fiscalité des véhicules des entreprises de plus en plus contraignante

Cependant aussi bien les pouvoirs publics, par le durcissement des lois (WLTP, bonus-malus, TVA sur les carburants), que les constructeurs, par l’obligation de se plier à ces nouvelles mesures toujours plus contraignantes, semblent faire aujourd’hui le nécessaire au niveau légal et prennent réellement conscience de l’enjeu que représentent ces véhicules à « énergie propre ».

Et plus qu’une alternative, les mesures et actions prises par l’ensemble des acteurs du marché semblent rendre l’utilisation de ces véhicules incontournable.

Une prise de conscience qui a du mal à porter ses fruits sur les ventes

Les véhicules à énergie alternative, qu’ils soient électriques, hybrides-rechargeables ou non rechargeables, à hydrogène ou encore au bio-éthanol, enregistrent chaque année des records d’immatriculations. Et pour accentuer les ventes de ces véhicules, c’est toute l’industrie automobile qui mise aujourd’hui sur le véhicule « responsable ».

Cependant, à l’échelle du marché, et ce malgré la dynamique observée, ces véhicules restent largement sous-commercialisés. En effet, ces derniers ne représentaient en 2018 que 4.7% des immatriculations de VP (véhicules particuliers) et VUL (véhicules utilitaires légers). Les véhicules thermiques représentent encore l’écrasante majorité des ventes en France et dans le monde.

Encore de nombreux freins à l’intégration des véhicules à énergie alternative au sein des flottes automobiles

Les loueurs ou gestionnaires de flotte automobile ont encore de fortes réticences à ouvrir leur parc à ce type de véhicules et plusieurs raisons sont très souvent mises en avant :

  • Bien qu’elle soit à la hausse, l’autonomie du véhicule est peut-être le principal frein à la location ou à l’achat d’un véhicule électrique. Si des véhicules électriques peuvent rouler plus de 300 km sans recharge, cela reste encore peu suffisant pour des populations roulant au-delà de 20 000 km par an. De plus, ces derniers sont également heurtés par le manque de bornes de recharge en entreprise et dans les lieux publics. L’objectif du gouvernement des 100 000 bornes de recharges électriques à horizon 2022 semble très loin en comparaison des 25 000 déployées au 1er janvier 2019 et de la trentaine de bornes à hydrogène sur tout le territoire français.
  • C’est aussi et surtout pour des raisons de coûts que l’intérêt des entreprises pour les véhicules à énergie alternative reste limité. Et ce malgré des avantages incitatifs pour amorcer la transition tels que la prime de conversion de 2500€ versée aux entreprises depuis le 1er août 2019. Ainsi le coût d’utilisation (TCO) d’un véhicule électrique ou hybride reste jusqu’à 50% plus élevé qu’un modèle thermique. En cause, le prix d’achat élevé et des remises constructeurs qui restent bien plus élevées à l’achat d’un véhicule thermique. En conséquence, le catalogue de VEA pouvant être proposé aux collaborateurs reste très limité. La majorité de ces véhicules sont accessibles pour des profils « cadres » ou « cadres dirigeants » au vu du coût du véhicule et du kilométrage effectué par an.

Entre gestionnaires de flottes automobiles et constructeurs, le rapport de force s’inverse

Tout semble à penser que cette transition énergétique est en passe de s’accélérer drastiquement dans les prochaines années voire les prochains mois.

Tout d’abord, chez les constructeurs, l’effet d’apprentissage est en train de porter ses fruits. Les batteries et systèmes hybrides sont plus performants mais aussi moins coûteux à produire.

Il faut également s’attendre à une forte hausse de la demande sur le marché de l’occasion. Cela entraînerait naturellement une meilleure valorisation du prix du véhicule en fin de contrat et donc une baisse du loyer financier pour le client final.

Les gestionnaires de parc pourront également profiter d’un plus large choix de véhicules en raison de réglementations européennes qui imposent les constructeurs à réduire progressivement leurs émissions de CO2 de leurs véhicules. Pour preuve, presque chaque nouveau véhicule dispose d’une version hybride ou électrique (la Peugeot 208, la e-208, la Renault Megane dont la version hybride sortirait en 2020).

Enfin, la fiscalité va également contribuer à développer l’utilisation de ces véhicules. Les nouvelles normes WLTP* entreront progressivement en vigueur dès le 1er mars 2020. Celle-ci impacteront plus lourdement la fiscalité des entreprises pour l’utilisation de véhicules thermiques.

Plus qu’une option, opérer une transformation de son parc automobile devient aujourd’hui une obligation pour les sociétés et gestionnaires de parc.

La transformation des usages, l’incertitude constante autour des prix du carburant ainsi que les durcissements fiscaux et légaux vont entraîner une forte augmentation du coût d’utilisation des véhicules thermiques en parc.
Autrefois inaccessibles économiquement et pouvant s’apparenter à une lubie marketing et éco-responsable, les véhicules « responsables » constituent une alternative crédible et nécessaire afin d’anticiper les bouleversements que le marché s’apprête à vivre dans les prochaines années.

Mais au-delà de vouloir à tout prix intégrer des véhicules à énergie alternative à sa flotte automobile, l’enjeux principal de chaque entreprise et de chaque gestionnaire de flotte automobile doit être avant tout de comprendre au mieux les besoins et usages de ses collaborateurs et ce dans le but de pouvoir proposer les solutions de mobilité les plus adaptées, responsables et économiquement viables.

*WLTP : Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures

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