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La Voix des RH : Le dialogue social – Partie 2

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Des échanges concrets et dynamiques sur les enjeux RH, des réponses pragmatiques et novatrices apportées par des experts… Découvrez « La voix des RH » notre chaîne de podcasts Ayming !

Ecouter le podcast  » la voix des RH « 

La parole est aux experts ! Plongez dans le vif du sujet avec Murielle Habrard et Christian Verhague, nos experts RH d’Ayming, qui mettront en lumière les enjeux actuels du dialogue social en entreprise.

Au cours de ce second épisode, nous aborderons tout particulièrement les sujets d’innovations sociales.

Le dialogue social doit-il aller plus loin ? Qu’est ce que l’innovation sociale ? Quels sont les innovations sur le sujet de l’égalité au sens large ? La réponse dans ce deuxième épisode.

Nous allons explorer les sujets suivants :

  • L’évolution du dialogue social
  • L’innovation social au sens large
  • L’aspect RSE du dialogue social

Bonne écoute ! 🎧

Abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Pour ceux qui apprécient nous lire, retrouvez l’intégralité de leurs échanges ci-dessous. 

Ecouter l’épisode 2 du podcast « La voix des RH » sur le dialogue social

Christian Verhague: Bonjour à tous. Je suis Christian Verhague, directeur du conseil SIRH et QVCT chez Ayming.

Dans le premier épisode, on a abordé les grands défis du dialogue social. On va parler aujourd’hui plus spécifiquement d’innovation sociale et on devrait avoir pas mal d’exemples, mais sans plus attendre pour ceux qui n’auraient pas suivi l’épisode précédent. Je vais laisser Muriel HABRARD, DRH d’Ayming France, se présenter. Bonjour Murielle.

Murielle Habrard: Bonjour Christian, ravie de te retrouver depuis la semaine dernière. Je suis donc en effet DRH d’Ayming France maintenant depuis quatre ans. Ça fait 25 ans que je suis dans le groupe et j’avais démarré ma carrière avec des fonctions de consultante puis de direction de business dans le domaine des ressources humaines.

Christian Verhague: Murielle, le dialogue social en entreprise va au-delà des simples discussions sur les salaires et les conditions de travail.

Il est reconnu comme un élément clé pour favoriser l’efficacité économique, l’équité sociale et la participation collective. Penses-tu que le dialogue social devrait évoluer vers des dimensions plus étendues ?

Murielle Habrard: Christian, tu as raison.

Le dialogue social est crucial pour la performance collective d’une entreprise, comme le démontre une étude de la Dares en septembre 2020.

Cette étude souligne que le dialogue social a un impact positif lorsque la confiance prévaut. Au-delà des enjeux traditionnels, il est essentiel d’aborder les défis actuels en misant sur cette confiance comme critère clé de réussite.

Christian Verhague: Aujourd’hui, dans un monde en constante évolution, le dialogue social est crucial. L’utilisation croissante des outils digitaux dans ce contexte transforme profondément les relations professionnelles.

Cela impacte les compétences requises tant pour les représentants du personnel que pour tous les salariés. Quelles sont, selon toi, les attentes en matière de compétences et comment pouvons-nous les aborder efficacement ?

Évolution du Dialogue Social: Nouvelles Dimensions et Compétences Requises

Murielle Habrard: La digitalisation forcée lors de la crise a accéléré la formation et le développement de compétences.

Les réunions avec les partenaires sociaux se déroulent désormais souvent en ligne, ce qui facilite la communication et permet d’économiser du temps. Cependant, il est crucial de ne pas perdre le caractère humain du dialogue social.

Il faut trouver un équilibre entre le télétravail et le présentiel pour maintenir une connexion réelle. Le télétravail est devenu incontournable, mais le défi réside dans la manière d’animer le présentiel. Le dialogue social joue un rôle essentiel dans cette dynamique, en contribuant à capturer les signaux faibles et à promouvoir la créativité et l’innovation.

Christian Verhague: L’informel est crucial, comme en témoignent deux épisodes de podcast pendant lesquels des échanges informels ont enrichi notre compréhension mutuelle. Sur un ton plus sérieux, le paysage salarial devient de plus en plus diversifié. Pour les représentants du personnel, le défi consiste à trouver des intérêts communs et à mobiliser, créant ainsi une identité collective.

Ceci est essentiel pour soutenir des projets qui génèrent solidarité et alternatives crédibles dans le dialogue social. Un terme clé abordé est l’innovation sociale. Peux-tu nous donner ta définition de l’innovation sociale ?

Murielle Habrard: Pour moi, l’innovation sociale consiste à apporter des réponses nouvelles à des besoins sociaux non satisfaits.

Ce concept repose surtout sur l’intelligence collective. Comme discuté précédemment, la co-construction et la méthode de test and learn, basée sur l’expérimentation, jouent un rôle clé.

Reprenons l’exemple du télétravail : avant la crise du COVID, nous l’avons testé de manière limitée dans le temps avant de le généraliser. Ainsi, l’innovation sociale se manifeste par une approche expérimentale avant toute mise en œuvre à grande échelle.

Christian Verhague :La semaine dernière, tu as posé le décor de la réinvention du dialogue social. Aujourd’hui, on vient d’avoir une magnifique définition de l’innovation sociale. Tu as commencé à en parler beaucoup d’entreprises, pas toutes sans tomber dans le télétravail.

Ça a été le confinement. C’était à la suite, le retour au bureau qui peut poser problème. On parle beaucoup de travail hybride, de flex office sur ces sujets là. Donc l’innovation sociale, elle a sa place.

Est-ce que tu as des exemples concrets ?

Innovation Sociale: Co-construction et Nouvelles Approches

Murielle Habrard: J’ai entamé l’illustration de notre projet d’accord, baptisé « Nouvelle vie au travail », axé sur l’équilibre entre le présentiel et le télétravail.

Nous cherchions à favoriser la convivialité et la créativité tout en permettant des moments de concentration à domicile. La co-construction de cet accord a été une étape majeure.

Suite à sa mise en place, nous avons réévalué nos espaces de travail en raison de la baisse de fréquentation du site. L’accord télétravail, permettant 108 jours de travail à distance avec flexibilité, a suscité des interrogations budgétaires et sur l’adaptation des espaces à notre nouvelle vision du travail. Nous avons donc déménagé, réduit nos surfaces, et réaménagé nos locaux à Levallois, ainsi que notre établissement de Lyon en 2022.

Notamment pour Lyon, nous avons opté pour une co-construction de l’aménagement, tirant parti des enseignements de l’expérience de Levallois. Un groupe de travail a été créé pour repenser les espaces, en ajoutant des zones plus silencieuses, en réponse aux besoins spécifiques de nos diverses activités de consultation.

Ce processus de co-construction a été couronné de succès, symbolisé par le prix de l’Innovation sociale reçu l’année dernière, décerné par la DIRECTE. Cela témoigne de la réussite du dialogue social et de notre capacité à innover ensemble.

Christian Verhague :  C’est vrai que c’est un beau succès.

Justement ce qui m’avait étonné positivement c’est le nom. C’est à dire qu’on ne m’a pas parlé du télétravail. On m’a parlé du nouvel environnement de travail. C’est ça ?

Murielle Habrard: Une nouvelle vie au travail.

Christian Verhague: La nouvelle approche du travail, c’est vraiment quelque chose. On parle de vie et de travail, et c’est bien plus que simplement définir le nombre de jours passés au bureau ou à la maison. C’est une évolution de la vie elle-même, et je trouve que cela apporte une dimension positive et humaine à la discussion.

Donc, félicitations pour ce prix. Maintenant, un sujet qui me semble tout aussi naturel à aborder, c’est l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, que ce soit pour toi, Murielle, ou peut-être pour les collègues d’Ayming.

Comment ce sujet évolue-t-il dans ce nouveau monde post-COVID, et quel impact cela a-t-il sur le dialogue social ?

Murielle Habrard: Cela rejoint les discussions que nous avons eues lors du précédent podcast.

Aujourd’hui, il y a une forte aspiration à l’individualisation et à la flexibilité, ainsi qu’au besoin de temps pour soi. L’accord sur la nouvelle vie au travail, notamment à travers le télétravail, répond à ces aspirations.

Cependant, cela va au-delà de simplement concilier les horaires. Pour moi, il s’agit non seulement de respecter la vie privée, où le télétravail joue un rôle crucial, mais aussi de travailler sur le bien-être des collaborateurs. Il s’agit de permettre à chacun de concilier ses aspirations personnelles et convictions avec les valeurs de l’entreprise, favorisant ainsi l’engagement.

Cela se reflète dans nos efforts pour soutenir la santé psychologique de nos collaborateurs, contribuant à un environnement où ils se sentent bien. Bien sûr, nous avons des éléments plus traditionnels, tels que les accords sur le droit à la déconnexion, mais je crois fermement que trouver son équilibre implique des aspects qui vont au-delà de la déconnexion ou du temps de travail, comme la formation, le bien-être, l’engagement, et le sens que l’on trouve dans son travail quotidien.

Vers l’Égalité et la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) dans le dialogue social

Christian Verhague : Oui, mais c’est pour moi très clair en ce qui concerne l’organisation du travail revisité. Maintenant, qu’est-ce que tu pourrais nous dire sur le sujet de l’égalité au sens large ? Et quelle innovations ? Et surtout comment les aborder avec les partenaires sociaux ? Ce n’est pas simple l’égalité.

Murielle Habrard: Non, en effet, cela englobe tous les sujets liés à l’égalité professionnelle, que ce soit entre hommes et femmes, mais aussi lorsque l’on est élu ou titulaire d’un mandat, afin que cela ne freine pas les opportunités d’évolution de carrière. Cela concerne également des questions de diversité et d’inclusion.

Bien que ces sujets ne soient pas nécessairement nouveaux et soient traités depuis longtemps par les entreprises, je dirais qu’ils prennent une nouvelle dimension à travers nos enjeux de responsabilité sociale des entreprises (RSE).

L’innovation sociale que je vois dans la manière de traiter ces sujets, c’est de ne pas se limiter à répondre uniquement aux obligations légales, comme cela a été souligné lors du précédent podcast. Certes, il y a des délais et des réunions pour ces sujets, comme les obligations en matière d’égalité professionnelle, l’index homme-femme, et les personnes en situation de handicap. Cependant, l’accent est mis sur la construction conjointe de solutions pour favoriser le recrutement et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap, ainsi que pour encourager la communication et la sensibilisation.

Co-construire permet la rédaction des accords et facilite leur conclusion, en évitant des négociations longues et laborieuses. Chez Ayming, cette approche est également pratiquée pour l’accord sur la nouvelle vie au travail, où des webinaires sont organisés pour communiquer avec les collaborateurs sur les nouvelles politiques RH, impliquant la direction des ressources humaines et les élus dans la présentation de ces accords.

Pour moi, il s’agit toujours du même sujet, quelles que soient les thématiques que nous abordons ensemble.

Christian Verhague: Maintenant, je suis un convaincu de la co-construction et j’ai une idée qui vient en tête immédiatement. Est ce qu’avec la co-construction, on ne fait pas moins de négociations en fait ?

Murielle Habrard: Alors en tout cas, on passe toujours beaucoup de temps ensemble, voire peut être de plus en plus. Je ne sais pas si on fait moins de négociation, mais on passe moins de temps à s’arc-bouter sur des sujets qui ne méritent pas de l’être.

Christian Verhague : C’est précisément l’idée que je voulais développer par rapport à ton dernier point. J’ai plutôt connu une période où la direction réfléchissait à un projet qu’elle soumettait ensuite aux élus. Et là, on commence à entrer dans l’un des aspects clés.

Je constate que co-construire signifie qu’on part assez vite d’une base où les deux parties ont proposé des idées. Cela n’empêche pas quelques négociations, j’en suis sûr, mais elles sont probablement plus apaisées et plus rapides.

Murielle Habrard: Tout à fait, ça fait gagner du temps. C’est souvent plus apaisé comme tu le dis.

Après, évidemment, je ne suis pas utopique sur le sujet, c’est à dire que je n’ignore pas que la co-construction, elle, peut entraîner des propositions qui ne vont pas forcément être retenues par la direction pour des tas de raisons, en lien avec la stratégie, en lien avec le budget.

Donc, il faut aussi être prêt à assumer dans la co-construction des refus et des choix de politique qu’on fera. Donc forcément ça entraine quand même de la négociation, mais surtout un gain de temps et encore une fois, le temps dans le business, il est aussi essentiel. Et ça, les partenaires sociaux le savent désormais.

Christian Verhague: Très rapidement, car on n’en a pas beaucoup parlé. La gestion des compétences est très à la mode, et je pense que c’est une réalité aujourd’hui, une obligation même.

Il est difficile d’attirer des talents, comme tu le sais. Les conserver aussi.

Nous avons eu longtemps des accords GPEC, je crois que maintenant ce sont des accords GEPP. On parle beaucoup de compétences dans un monde qui commence aussi à être bouleversé par l’intelligence artificielle et la robotique.

Le sujet des compétences, je suppose qu’il est traité avec les partenaires sociaux. Aujourd’hui, vois-tu des solutions innovantes dans le cadre du dialogue social sur ces sujets de compétences ?

Murielle Habrard: On voit beaucoup d’études sur les facteurs d’engagement et de rétention des talents, où la rémunération reste évidemment un facteur clé. Cependant, juste après, souvent, vient le sujet de la formation et du développement de l’employabilité.

Je considère que nous, en tant qu’entreprise, avons un rôle crucial dans le développement des compétences, non seulement pour permettre aux employés de faire leur travail et d’évoluer au sein de l’entreprise, mais aussi pour développer leur employabilité à l’extérieur de l’entreprise.

C’est un rôle sociétal qu’Ayming a également décidé d’assumer. Donc, oui, le sujet du développement des compétences est au cœur du dialogue social. Hier encore, nous avions un sujet sur la table. Nous avons mis en place une Ayming Académie, dont nous avons discuté à la demande du CSE. Donc clairement, cela fait partie intégrante du dialogue social.

Christian Verhague: C’est très clair. Écoute, je crois qu’on va bientôt terminer et du coup, j’avais garder un petit sujet qui te tiens à cœur.

Il est fortement d’actualité chez Ayming D’ailleurs c’est la RSE. Donc aujourd’hui, c’est un sujet qu’on peut qualifier d’innovant mais surtout d’essentiel. Pour moi, il s’inscrit très probablement dans le dialogue social de l’entreprise.

Mais quand on dit RSE, on voit plein de choses, C’est quoi les terrains de jeu ? C’est quoi les chantiers ? Et les partenaires sociaux ont-ils bien une place? Et les managers ?

Murielle Habrard: Dans cette perspective, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) symbolise, selon moi, l’engagement envers les parties prenantes.

Cela implique d’évaluer comment l’ensemble des parties prenantes contribuent de manière positive aux défis de l’entreprise et à ceux de l’écosystème environnant. Le dialogue social et le rôle des managers sont incontestablement des composantes essentielles de cette approche.

Aujourd’hui, aborder un projet de transformation d’entreprise nécessite de réfléchir aux impacts sur le monde, les collaborateurs, les partenaires et les fournisseurs. Chez Ayming, nous adoptons une approche où les projets de transformation sont présentés au Comité Social et Économique (CSE), avec une orientation qui intègre l’évaluation des impacts et l’implication des élus sur les questions de RSE.

Cette démarche incontournable rejoint également les convictions de chacun de nos collaborateurs, nourrissant ainsi l’engagement.

Christian Verhague: Oui, tout à fait. Cet échange est vraiment passionnant et je pense qu’on pourra y consacrer de nombreux épisodes de notre podcast.

Moi, j’ai quand même la conviction qu’avec des DRH comme toi, cette transformation du dialogue social est déjà bien engagée et elle colle au plus près des mutations profondes du monde du travail. Beaucoup d’accords ce signent, se négocie en France, en Europe, le monde du travail continue à se transformer. Je crois que tu nous as tous convaincu sur la co-construction. Donc on est plus intelligent ensemble, on y va.

On voit que les salariés, les entreprises, les représentants du personnel sont déjà à l’œuvre pour apporter des nouvelles réponses à tous ces enjeux. Un petit mot de conclusion, Murielle ?

Murielle Habrard: Alors en conclusion, je dirais que c’est vraiment super de mettre à l’honneur le dialogue social. Parce que ce n’est pas un sujet qu’on met souvent en évidence, qui est perçu souvent comme quelque chose de poussiéreux. Je vais le dire comme ça, alors que ça peut être vraiment le fer de lance, encore une fois, de l’avenir et de la transformation de nos business.

Christian Verhague: Merci Murielle encore de t’être prêter à cet exercice, avoir pris du temps sur ton agenda de ministre. Moi j’ai passé un super moment avec toi. J’espère que c’était pareil pour nos auditeurs. Vous pourrez retrouver ces deux épisodes comme l’ensemble de nos podcasts dédiés aux RH sur notre chaîne, La voix des RH d’Ayming disponibles sur Ausha et sur toutes les plateformes. Merci de nous avoir écoutés, à très bientôt.

Murielle Habrard: Au revoir Christian !

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