Des échanges concrets et dynamiques sur les enjeux RH, des réponses pragmatiques et novatrices apportées par des experts⊠Découvrez « La Voix des RH » notre chaßne de podcasts Ayming !
Ecouter le podcast « la voix des RH «Â
Dans ce nouvel Ă©pisode de la voix des RH, nous allons aborder les clĂ©s de sĂ©curisation de la gestion de lâabsence. Amandine JULLIEN, manager au sein du groupe Ayming et Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN, team Leader de lâĂ©quipe «Gestion de lâabsence», vous partagent les solutions concrĂštes pour accĂ©lĂ©rer le traitement des arrĂȘts de travail et optimiser la gestion des indemnitĂ©s journaliĂšres, quâelles soient directement versĂ©es au salariĂ© ou via la subrogation pratiquĂ©e par lâemployeur.
Dans cette épisode, vous découvrirez :
- Les points de contrÎle et vérifications à faire
- Le cycle de traitement dâun arrĂȘt de travail :
-
- La saisi de lâarrĂȘt de travail
- Transmission des documents Ă la CPAM
- Versement des sommes
- Le passage en prévoyance
Bonne Ă©coute ! đ§
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Ecouter lâĂ©pisode de « La voix des RH » : ArrĂȘts de travail et indemnitĂ©s
Amandine JULLIEN : Bonjour Ă toutes et Ă tous et bienvenue dans un nouvel Ă©pisode de notre podcast «La Voix des RH» dĂ©diĂ© Ă la sĂ©curisation de la gestion de lâabsence. Je suis Amandine JULIEN, manager au sein du groupe Ayming dans le dĂ©partement des Services ManagĂ©s. et je suis accompagnĂ©e aujourdâhui de Laure-HĂ©lĂšne qui va se prĂ©senter.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Bonjour, je mâappelle Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN, je suis Team Leader au sein de lâĂ©quipe « Gestion de lâabsence » chez Ayming. Je suis ravie de partager avec vous ce podcast.
Amandine JULLIEN : Il va ĂȘtre question aujourdâhui de vous donner des solutions concrĂštes pour diminuer au maximum le dĂ©lai de traitement des organismes de sĂ©curitĂ© sociale, que ce soit la CPAM ou la MSA, et dâaborder lâoptimisation de la gestion de lâabsence. Notre quotidien, avec Laure-HĂ©lĂšne, câest dâaccompagner les entreprises. dans lâoptimisation de leur performance RH.
Lâune de nos nombreuses expertises, câest de proposer des solutions dâaccompagnement et dâexternalisation de processus, et entre autres en gestion de lâabsence, du traitement de lâarrĂȘt de travail de maniĂšre dĂ©matĂ©rialisĂ©e jusquâau recouvrement des IJSS au fil de lâeau.
Dans ce cadre, nous nous adaptons aux besoins et process de nos clients pour leur apporter des solutions sur mesure qui les soulagent de tĂąches souvent chronophages et fastidieuses, mais en mĂȘme temps prĂ©cise et technique.
LâarrĂȘt de travail survient : Ă quoi dois-je penser ?
Quand nous avons un salariĂ© en situation dâarrĂȘt de travail, lâenjeu pour lui est dâobtenir rapidement le versement de ses indemnitĂ©s journaliĂšres pour compenser sa perte de salaire. Et dans le cas oĂč son employeur pratique la subrogation, lâenjeu est dĂ©placĂ© dans lâentreprise car câest elle qui doit maĂźtriser les consĂ©quences financiĂšres de ce bĂ©nĂ©fice accordĂ© aux collaborateurs.
Laure-HélÚne SIRANOSSIAN : Au niveau du délai de traitement de la CPAM, elle va commencer à verser le montant des IJSS auxquels le salarié a droit aprÚs traitement du dossier et ensuite tous les 14 jours en moyenne.
Dans les faits, ce dĂ©lai de traitement peut ĂȘtre allongĂ© en fonction des pratiques de la CPAM, de lâengorgement administratif ou encore, et câest ici que nous allons pouvoir agir, lorsquâun document est manquant ou mal renseignĂ©.
Pour faciliter le traitement par les organismes sociaux des arrĂȘts et maximiser le dĂ©lai de traitement, il convient de mettre Ă disposition des gestionnaires les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires au calcul et au versement des indemnitĂ©s.
Amandine JULLIEN : VoilĂ , nous allons donc vous donner des conseils pour Ă©viter les retards de versement des IJSS, que ce soit directement au salariĂ© ou bien Ă lâemployeur quand il pratique la subrogation.
Nous allons balayer le cycle de traitement dâun arrĂȘt de travail, du moment oĂč il est rĂ©digĂ© par le mĂ©decin, puis transmis et portĂ© Ă la connaissance de lâemployeur par le salariĂ©, et adressĂ©e en mĂȘme temps Ă la CPAM, qui est en charge du calcul et versement des sommes.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Nous allons identifier ensemble les points de vigilance, les astuces, identifier Ă©galement les points de contrĂŽle et de validation avant de passer Ă la prochaine Ă©tape. En premier lieu, Nous allons commencer par le dĂ©part. Lorsque nous recevons un arrĂȘt de travail qui est rĂ©digĂ© par un mĂ©decin, nous allons pouvoir faire des vĂ©rifications rapides pour valider sa conformitĂ©.
Cette premiĂšre Ă©tape est essentielle pour la suite, car en cas dâanomalie, plus vite nous nous rapprochons du collaborateur, plus vite il pourra lui-mĂȘme se rapprocher de son mĂ©decin et faire les modifications par rapport au CERFA.
Quels sont les diffĂ©rents points de contrĂŽle en cas dâarrĂȘt de travail ?
Vérifier les informations clés du collaborateur
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Tout dâabord au niveau de la partie haute du certificat, qui concerne la partie administrative, nous allons vĂ©rifier le numĂ©ro de sĂ©curitĂ© sociale du collaborateur pour vĂ©rifier quâil nây a pas dâerreur. Ensuite, nous allons vĂ©rifier lâadresse indiquĂ©e par le salariĂ©, car en cas de dĂ©mĂ©nagement du collaborateur, nous risquons dâavoir des Ă©lĂ©ments qui sont envoyĂ©s Ă plusieurs CPAM diffĂ©rentes.
Prenons un exemple. Nous avons un salariĂ© affiliĂ© Ă la CPAM des Bouches-du-RhĂŽne qui dĂ©mĂ©nage en rĂ©gion PACA. Il va envoyer son arrĂȘt Ă la CPAM de la rĂ©gion PACA. Lâemployeur, lui, sâil nâa pas fait la modification au sein de ses outils de gestion, va transmettre la prestation de salaire Ă la CPAM des Bouches-du-RhĂŽne. RĂ©sultat : le dossier sera incomplet et la CPAM ne pourra pas procĂ©der au versement des sommes.
VĂ©rifier la cohĂ©rence et lâexhaustivitĂ© des cases cochĂ©esÂ
Ensuite, selon le cas, il convient de vĂ©rifier la cohĂ©rence et lâexhaustivitĂ© des cases cochĂ©es (initiale, prolongation, maladie, AT/MP, le cas Ă©chĂ©ant TPT, Ă©tat pathologique en cas de grossesse).
Nous allons prendre lâexemple dâun arrĂȘt de travail qui est Ă©ditĂ© au titre dâun accident de travail. Donc si câest cochĂ© accident de travail sur le CERFA, il faudra vĂ©rifier par exemple quâil y ait bien une date dâaccident de travail.
Vérifier la cohérence des dates
Amandine JULLIEN : Dans le mĂȘme esprit, il est nĂ©cessaire de vĂ©rifier la cohĂ©rence des dates, notamment pour les cas de prolongation avec les dates de lâarrĂȘt initial qui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© enregistrĂ©. En dehors des week-ends, si lâarrĂȘt est discontinu, la CPAM ne prendra pas en compte la prolongation et lâindemnisera au titre dâun initial appliquant une nouvelle fois un dĂ©lai de carence de 3 jours, par exemple pour la maladie.
Câest un enjeu qui nâest pas nĂ©gligeable pour les salariĂ©s. Dans les cas oĂč nous avons un arrĂȘt de travail pour AT, il faut en effet bien sâassurer que la date de lâaccident est bien renseignĂ©e sur le certificat et quâelle est cohĂ©rente avec les Ă©lĂ©ments dont nous disposons.
Vérifier que le CERFA est bien authentifié par le médecin
Dernier point de contrĂŽle qui consiste Ă vĂ©rifier si le mĂ©decin a bien apposĂ© sa signature et sâil a bien notĂ© son numĂ©ro de RPPS. RPPS câest le rĂ©pertoire partagĂ© des professionnels de santĂ©, câest un numĂ©ro unique composĂ© de 11 chiffres qui doit impĂ©rativement ĂȘtre mentionnĂ© en bas du CERFA.
Autres vĂ©rifications : typologie de lâarrĂȘt, lieu gĂ©ographique, incohĂ©rence, âŠ
Nous venons de le voir, le CERFA peut contenir des anomalies qui sont essentiellement liées à une action humaine, un oubli de signature, une case mal cochée, des incohérences de date, etc.
Nous pourrions aller plus loin sur lâoptimisation de communication et de traitement dâautres incohĂ©rences statistiques Ă rĂ©ception de lâarrĂȘt.
Par exemple sur les questions Ă se poser sur certaines typologies dâarrĂȘt, sur des incohĂ©rences de lieux gĂ©ographiques, de lâarrĂȘt par rapport Ă la localisation du salariĂ©, etc. Nous pourrons aborder cette thĂ©matique plus en dĂ©tail sur un autre podcast ultĂ©rieur, car il existe beaucoup dâautres cas de vĂ©rification.
Le cycle de traitement dâun arrĂȘt de travail : 4 Ă©tapes clĂ©s
1. La saisie de lâarrĂȘt de travail
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Ici, une fois que lâarrĂȘt est vĂ©rifiĂ© et quâil est conforme, nous allons le saisir dans les outils de gestion de lâentreprise. Nous allons aborder ensemble quelques rĂ©flexes Ă adopter au moment de cette saisie:
Premier rĂ©flexe : vĂ©rifier lâabsence de chevauchement entre deux absences
Le premier rĂ©flexe:  lorsque le collaborateur transmet un arrĂȘt de travail, il est primordial de vĂ©rifier lâabsence de chevauchement avec une autre absence, tĂ©lĂ©travail, congĂ© pour tout autre motif, etc. En effet, selon le cas, lâarrĂȘt maladie va prĂ©valoir sur lâabsence enregistrĂ©e :
- Sâil a Ă©tĂ© prescrit avant le dĂ©but des congĂ©s, lâarrĂȘt de travail va primer sur les congĂ©s et le collaborateur a droit Ă un report de ses congĂ©s payĂ©s aprĂšs la date de reprise du travail. Il conviendra de le modifier dans le logiciel de gestion des temps pour prendre en compte ce report.
- En revanche, si lâarrĂȘt est prescrit durant la pĂ©riode de congĂ©, il nây aura pas de modification Ă effectuer, le congĂ© va primer sur lâabsence. Cependant, lâenjeu se situe ailleurs.
Amandine JULLIEN : En effet, dans cette seconde hypothĂšse, le salariĂ© pendant ses congĂ©s a droit au versement de ses IJ pendant cette pĂ©riode, en plus du versement de son salaire ou de son congĂ© payĂ©. Lâemployeur doit rĂ©aliser une attestation de salaire sans subrogation pendant la durĂ©e du chevauchement pour que le collaborateur touche Ă la fois son salaire en congĂ©s payĂ©s et ses indemnitĂ©s.
Il est par contre possible de rencontrer des rĂšgles diffĂ©rentes, par exemple si certains accords dâentreprise prĂ©voient le report des congĂ©s lors de la surveillance dâun arrĂȘt maladie. Un autre point dâintention aussi lors de la saisie de lâarrĂȘt de travail, qui consiste Ă vĂ©rifier lâinformation dâabsence en cas de prolongation. Il faut bien vĂ©rifier que la case prolongation soit cochĂ©e, et sâassurer de la cohĂ©rence des dates dâarrĂȘt enregistrĂ©.
En cas dâarrĂȘt discontinu, la CPAM applique une tolĂ©rance uniquement pour le motif liĂ© Ă la maladie, dans un dĂ©lai de 48 heures entre deux prescriptions, du vendredi au lundi et pendant les jours fĂ©riĂ©s. Pour les autres motifs, que ce soit AT/MP, maternitĂ©, paternitĂ©, la CPAM nâapplique pas de tolĂ©rance. Donc il convient de transmettre des arrĂȘts continus.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Sâil nây a pas de continuitĂ© dans lâabsence, La CPAM va enregistrer lâarrĂȘt en initial et va dĂ©compter 3 jours de carence.
Si vous vous posez encore des questions sur la gestion des CongĂ©s payĂ©s en cas dâarrĂȘt de travail, nous y avons consacrer un article dĂ©diĂ© :
En savoir plus sur lâacquisition de congĂ©s payĂ©s pendant un arrĂȘt de travail
Second réflexe : mesurer les impacts
Le second rĂ©flexe, mesurer les impacts, il faut considĂ©rer les situations selon que lâarrĂȘt est ou non subrogĂ©.
- Dans le cas classique oĂč câest le salariĂ© reçoit ses indemnitĂ©s, il va subir la perte de salaire de 3 jours. La seule maniĂšre pour lui de rĂ©gulariser la situation, est de se rapprocher de son mĂ©decin pour quâil lui fasse un arrĂȘt rectificatif et prendre en compte la continuitĂ© de lâabsence.
- Lorsque lâemployeur pratique la subrogation et le maintien de salaire Ă 100%, il enregistre lâarrĂȘt qui va se dĂ©verser en paye et va prĂ©compter les trois jours. Ce qui gĂ©nĂšre un Ă©cart entre ce que la CPAM va verser et ce que lâemployeur va prĂ©compter. Pour rĂ©gulariser cette situation, encore une fois, le salariĂ© doit se rapprocher de son mĂ©decin. Et sâil ne le fait pas, la seule maniĂšre pour lâemployeur de rĂ©gulariser cette situation dâĂ©cart entre les deux, va ĂȘtre de rĂ©gulariser sur la paye.
TroisiÚme réflexe : vérifier les droits du collaborateur
Amandine JULLIEN : En effet, ainsi le troisiĂšme rĂ©flexe est de vĂ©rifier, en fonction des conditions qui sont appliquĂ©es au sein de lâentreprise, si le salariĂ© a atteint ses droits.
Et en cas de subrogation, si le salariĂ© a toujours droit Ă cette subrogation. Il faut rĂ©aliser une attestation de salaire conforme Ă la situation. Si ce nâest pas rĂ©alisĂ©, on rencontre plusieurs cas de figure :
- Lâemployeur peut continuer Ă prĂ©compter des montants alors mĂȘme que le salariĂ© nâa plus le droit Ă la subrogation, car la CPAM va verser le montant des IJSS conformĂ©ment Ă lâattestation de salaire reçue.
- Autre cas de figure, si la vĂ©rification nâest pas effectuĂ©e correctement et que lâattestation de salaire transmet de mauvaises informations, le risque pour lâemployeur qui subroge est de continuer Ă prĂ©compter une absence en paie et Ă maintenir le salaire du collaborateur, alors que la pĂ©riode de subrogation indiquĂ©e dans lâattestation de salaire ne coĂŻncide pas. Lâemployeur devra rĂ©cupĂ©rer par rĂ©gularisation en paie les IJSS quâil aura trop prĂ©comptĂ©.
QuatriĂšme rĂ©flexe : faire une dĂ©claration auprĂšs de lâorganisme de prĂ©voyance
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Enfin quatriĂšme rĂ©flexe, en lien avec la suite du dossier. En fonction du nombre de jours dâarrĂȘt qui est prescrit, il faut vĂ©rifier sâil convient dâeffectuer une dĂ©claration auprĂšs de lâorganisme de prĂ©voyance.
Sans dĂ©tection du passage en prĂ©voyance et si nous dĂ©clarons le dossier au-delĂ du dĂ©lai de franchise, lâorganisme de prĂ©voyance refusera dâindemniser la pĂ©riode forclose.
- Il y aura un impact direct sur la perte de salaire du salariĂ©, sâil a repris son poste, lâorganisme ne versera tout simplement pas le montant que le salariĂ© aurait dĂ» percevoir en cas de dĂ©claration tardive.
- Si le salariĂ© est toujours en arrĂȘt, alors lâorganisme de prĂ©voyance commencera le versement des IJP, Ă partir de la date de dĂ©claration tardive, ce qui implique une perte pour le salariĂ©, ou pour lâemployeur qui subroge.
2. Transmission des documents Ă la CPAM
Amandine JULLIEN : A ce stade, nous avons fait les points de contrĂŽle, lâarrĂȘt est conforme et il est saisi dans les outils de gestion de paie. Pour que la CPAM soit en capacitĂ© de calculer et de verser le montant des IJ auxquels le salariĂ© a droit, elle doit avoir en sa possession deux Ă©lĂ©ments, lâun qui Ă©mane du collaborateur et lâautre de lâemployeur.
Premier document : volet 1 et 3 de lâarrĂȘt de travail
PremiĂšrement, le collaborateur doit transmettre les volets 1 et 2 de son arrĂȘt de travail Ă la CPAM dans les 48 heures. Et plus le salariĂ© va tarder Ă transmettre son arrĂȘt, plus long sera le traitement du dossier.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Justement, si le salariĂ© ne respecte pas ce dĂ©lai de 48 heures, il peut se voir exposĂ© Ă des sanctions. La CPAM peut dĂ©cider de diminuer le taux journalier des IJSS, et si câest rĂ©current, elle pourra mĂȘme dĂ©cider de ne pas verser le montant des IJSS.
Donc lâimpact pour le salariĂ© est assez important. Il faut garder en tĂȘte que ce nâest pas parce que lâemployeur subroge que ça enlĂšve au salariĂ© son obligation dâenvoyer les volets 1 et 2 Ă la CPAM/MSA. Il faut sensibiliser et communiquer rĂ©guliĂšrement auprĂšs des collaborateurs pour rappeler cette obligation.
Le collaborateur aura tout simplement tendance Ă oublier de rĂ©aliser lâaction, puisquâil ne sentira pas la perte de salaire due Ă son absence.
Amandine JULLIEN : Effectivement, la pratique de la subrogation, nâexonĂšre pas le salariĂ© de sâacquitter de son obligation. Et tant quâil nâa pas transmis son arrĂȘt Ă la CPAM, la CPAM ne versera pas le montant des IJ. Dans le cas de la sanction et dâun versement moindre du montant initial, lâemployeur devra rĂ©aliser une rĂ©gularisation sur le taux appliquĂ© simplement pour faire correspondre le montant prĂ©comptĂ© avec le montant remboursĂ© par la CPAM.
DeuxiĂšme document : lâattestation de salaire
Le deuxiĂšme Ă©lĂ©ment que la CPAM a besoin et qui Ă©mane de lâemployeur est lâattestation de salaire. Il y a de nombreux points de vigilance pour Ă©viter les blocages car câest Ă partir de cette attestation que la CPAM dĂ©termine le droit aux IJ du salariĂ© et en calcule le montant.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Au niveau de lâattestation de salaire elle se transmet gĂ©nĂ©ralement via la DSN Ă©vĂ©nementielle, ou elle peut ĂȘtre faite via NetEntreprise. Elle permet dâindiquer les salaires de base Ă prendre en compte pour le calcul du montant Ă reverser aux salariĂ©s. Tout dâabord, ça implique de vĂ©rifier le paramĂ©trage des outils afin de transmettre les bonnes infos Ă la CPAM concernant les salaires. En effet, les rĂšgles de calcul vont ĂȘtre diffĂ©rentes selon le motif de lâarrĂȘt.
A titre dâexemple, le calcul du salaire Ă©tabli va ĂȘtre diffĂ©rent selon un arrĂȘt maladie ou un arrĂȘt pour accident du travail. Pour la maladie, nous prenons en compte les trois derniers mois de salaire qui prĂ©cĂšdent le dernier jour travaillĂ©. Alors que pour lâAT, nous ne prenons en compte que le dernier mois de salaire. Il y a un point dâattention au sujet de cette subtilitĂ©.
Il faut bien sâassurer que le calcul effectuĂ© Ă travers lâoutil est correct, notamment au regard des primes annuelles Ă prendre en compte dans le calcul. Nous avons souvent des anomalies qui peuvent passer inaperçues et qui auront des impacts sur les montants digiversĂ©s. Il peut ĂȘtre intĂ©ressant de rĂ©aliser des audits des salaires Ă©tablis, particuliĂšrement si lâoutil de paie a rĂ©cemment Ă©tĂ© changĂ©. Le calcul sur le salaire Ă©tabli constitue en soi un vĂ©ritable enjeu que nous pourrons aborder lors dâun prochain sujet.
Amandine JULLIEN : Absolument, autre Ă©lĂ©ment important de lâattestation de salaire, est lâintĂ©gration du dernier jour travaillĂ©, le fameux DJT. Câest vraiment le point de dĂ©part du calcul du salaire, le DJT correspond au jour prĂ©cĂ©dent de lâarrĂȘt de travail, y compris dimanche et jour fĂ©riĂ©.
Par exemple, pour un arrĂȘt dĂ©butant un lundi, le dernier jour de travail Ă renseigner sur lâattestation de salaire sera bien la veille, le dimanche. Pareil, si nous avons un arrĂȘt qui survient le 2 mai, le DJT, sera bien le 1er mai, mĂȘme si câest un jour fĂ©riĂ©. Si le dernier jour travaillĂ© indiquĂ© sur lâattestation de salaire nâest pas cohĂ©rent, la CPAM bloquera le versement des indemnitĂ©s journaliĂšres.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Un bon paramĂ©trage de la DSN et le bon calcul de lâIJ permettra le versement des IJSS par la CPAM/MSA et Ă©vitera les rejets.
Les rejets sont souvent liĂ©s Ă un DJT non cohĂ©rent avec les prescriptions rĂ©ceptionnĂ©es par la CPAM (problĂšme de transmission dâarrĂȘt par le salariĂ©, ou erreur de saisie de lâarrĂȘt dans les outils GTA/Paie) ou bien Ă un problĂšme de calcul de salaire diffĂ©rent de ce qui est communiquĂ© tous les mois par la DSN.
Il faut Ă©galement bien vĂ©rifier le risque de lâabsence, en effet il est possible sur plusieurs risques dâarrĂȘt se suivent et la bonne identification des pĂ©riodes par risque Ă©vitera un rejet de la CPAM.
Amandine JULLIEN :
Par exemple, prenons le cas du congé pathologique prescrit pour une durée supérieure à 14 jours.
Nous avons un arrĂȘt de travail pour congĂ© pathologique, du 01/09 au 28/09 puis un congĂ© maternitĂ© qui dĂ©bute le 29/09. La CPAM enregistrera lâarrĂȘt en congĂ© pathologique du 01/09 au 14/09 (et non en suivant la prescription mĂ©dicale), en maladie du 15/09 au 28/09 et en congĂ© maternitĂ© Ă compter du 29/09.
Dans cette exemple lâemployeur va devoir transmettre 3 attestations de salaire diffĂ©rentes puisque le motif de lâarrĂȘt est diffĂ©rent, avec le mĂȘme DJT, soit dans cet exemple le 31/08 :
- AS MATER du 01/09 au 14/09, Â
- AS MALA du 15/09 au 28/09, Â
- AS MATER du 29/09.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Donc nous avions vu que lâemployeur devait rĂ©aliser une attestation de salaire dĂšs quâil y a un Ă©vĂ©nement en rapport Ă un arrĂȘt de travail, mais il doit rĂ©aliser dâautres attestations de salaire dans diffĂ©rents cas, nous allons en donner trois ici.
- Le premier, câest lâattestation de salaire de plus de 6 mois. Comme son nom lâindique, lorsque lâarrĂȘt dĂ©passe 6 mois, la CPAM a besoin dâune attestation de salaire spĂ©cifique afin de pouvoir rĂ©tablir le salaire au plus juste. Ici, on indiquera le montant total du nombre dâheures de travail ou assimilĂ©es effectuĂ©es au cours des 12 derniers mois civils avant le DJT et le montant total des salaires bruts soumis Ă cotisations de sĂ©curitĂ© sociale versĂ©es au cours des 12 derniers mois civils avant le DJT
- En second nous avons lâattestation de salaire de reprise anticipĂ©e. Lorsquâun arrĂȘt a Ă©tĂ© prescrit sur une pĂ©riode mais que le salariĂ© est apte Ă reprendre son poste en anticipĂ©e. Pour stopper le versement des IJSS, il faut avertir la CPAM par le bais une attestation de salaire de reprise anticipĂ©e. Il suffit dâindiquer la date de DJT et la date de la reprise anticipĂ©e sur net entreprise. Pour rappel cette information doit ĂȘtre transmis dans les 48H Ă la CPAM par lâemployeur
Amandine JULLIEN :
- La troisiĂšme attestation que nous voulions Ă©voquer, est lâattestation de salaire pour les temps partiels thĂ©rapeutiques. Elle est Ă effectuer et Ă distinguer selon le temps partiel thĂ©rapeutique, suit un arrĂȘt Ă temps complet ou non. Et elle doit intervenir Ă terme Ă©chue, car lâindemnisation se calcule sur la perte effective de salaire. Alors attention, elle ne peut correspondre quâĂ une seule pĂ©riode continue Ă la fois.
Petit point dâattention concernant les attestations de salaire pour les employeurs qui pratiquent la subrogation, il est impĂ©ratif de bien cocher la case prĂ©vue Ă cet effet et de bien renseigner les bonnes pĂ©riodes de subrogation qui correspondre aux montants passĂ©s en paye. Et ainsi Ă©viter les rĂ©gularisations de trop perçues ou de trop versĂ©es.
Et attention aussi Ă ne pas indiquer sur lâattestation de salaire la date exacte de fin dâarrĂȘt en date de fin de subrogation. Sinon, lâemployeur serait dans lâobligation de faire une nouvelle attestation de salaire pour chaque prolongation pour que la CPAM prenne en compte la demande de subrogation.
Donc, il vaut mieux partir sur une période plus large de subrogation, quitte à faire une AS rectificative avec une fin de subrogation. plutÎt que de rééditer une AS à chaque prolongation.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Dans le mĂȘme esprit, si on prend le cas dâun salariĂ© sortant qui serait encore en arrĂȘt au moment de sa sortie, il faut bien penser Ă renvoyer une AS avec fin de subrogation Ă la date de sortie du collaborateur pour quâil perçoive directement les IJ.
3. Le versement des sommes
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Une fois que la CPAM a bien reçu lâarrĂȘt de travail du collaborateur et quâelle a reçu une attestation de salaire qui coĂŻncide avec les Ă©lĂ©ments, elle va pouvoir procĂ©der au calcul des indemnitĂ©s journaliĂšres et au versement des sommes. Soit le salariĂ© reçoit directement ses IJ, soit câest lâemployeur qui les rĂ©ceptionne dans le cas oĂč il subroge.
Amandine JULLIEN : Dans le cas de la subrogation, toujours dans lâoptique de sĂ©curiser la gestion de lâabsence, il est vraiment primordial de suivre le recouvrement des IJ subrogĂ©es auprĂšs des organismes, câest-Ă -dire effectuer un rapprochement de donnĂ©es entre les montants passĂ©s en paye et les montants remboursĂ©s par la CPAM.
Une bonne gestion du recouvrement des IJ subrogĂ©es, permet dâĂ©viter le retard de rĂ©cupĂ©ration. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, nous constatons quâun dossier bloquĂ© depuis plus de 90 jours, va aboutir Ă une rĂ©cupĂ©ration de 50%. La gestion mensuelle dâun recouvrement est vraiment nĂ©cessaire pour la bonne gestion de la trĂ©sorerie, mais aussi pour anticiper les rĂ©gularisations auprĂšs des salariĂ©s.
Le précompte : à quoi ça sert ?
Pour effectuer un bon suivi de ces flux, nous conseillons de mettre en place le précompte des montants passés en paye. Pour que le suivi soit efficace, il faut savoir ce qui est en attente. Pour savoir ce qui est en attente, il faut précompter. Ne pas effectuer de précompte, en apparence semble plus simple, mais pas dans les faits.
Dâune part, lâemployeur fais une avance sur les charges sociales, et dâautre part, nous ne savons pas ce que nous attendons de la part de la CPAM. Donc sans prĂ©compte, nous ne sommes pas capable de calculer lâencours et ce qui est provisionnĂ©. Lâune de nos prĂ©conisations, est de mettre en place le prĂ©compte en cas de subrogation.
Pour rappel lâemployeur a un dĂ©lai de deux ans + 1 trimestre (câest-Ă -dire 27 mois) pour recouvrer le montant dâune IJ avancĂ©e sur le bulletin de salaire dâun salariĂ©. PassĂ© ce dĂ©lai, sans rĂ©clamation portĂ©e auprĂšs de la CPAM, lâemployeur qui demande le remboursement dâune IJ se verra appliquer une prescription. Les montants devront ainsi ĂȘtre passĂ©s en perte. DâoĂč lâimportance de dĂ©tecter les Ă©carts au plus tĂŽt.
4. Le passage en prévoyance
Laure-HélÚne SIRANOSSIAN : Pour terminer, un mot sur le passage en prévoyance : AprÚs avoir sécurisé toutes les étapes précédentes, il reste à effectuer un bon suivi des dossiers déclarés auprÚs de la prévoyance. Dans la majorité des cas lorsque le dossier est bien suivi cÎté CPAM/MSA, les indemnités journaliÚres de prévoyance se déclenchent automatiquement.
Cependant il est possible que lâorganisme de prĂ©voyance attende des Ă©lĂ©ments dans la constitution du dossier :
- La fiche descriptive médicale que le salarié doit fournir,
- Le certificat médical initial,
- Le dĂ©compte de versement IJ si le flux NOEMIE nâest pas actif.
Amandine JULLIEN : Il est important de pouvoir également bien suivre les dossiers de prévoyance pour justement éviter les problématiques du versement du complément de salaire.
Et encore une fois, une bonne gestion des dossiers de prĂ©voyance jusquâĂ la clĂŽture des dossiers en fin de droit, permet dâavoir une meilleure provision de la part de lâassureur et permet dâĂ©viter les augmentations tarifaires qui vont ĂȘtre liĂ©es Ă la provision des dossiers qui nâont pas Ă©tĂ© signalĂ©s comme clĂŽturĂ©s.
En synthĂšse
Donc, Laure-HĂ©lĂšne, pour conclure, si nous synthĂ©tisons les points essentiels de ce que nous venons dâaborder.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le paiement dâun dossier peut ĂȘtre bloquĂ© pour deux raisons:
- soit un justificatif et manquant,
- soit les infos portĂ©es Ă lâattention de la CPAM ne sont pas conformes.
La CPAM bloque alors le paiement.
La sĂ©curisation de la gestion de lâabsence passe par un bon suivi et une attention particuliĂšre portĂ©e Ă chaque Ă©tape du traitement du dossier du salariĂ©.
- PremiĂšrement un arrĂȘt de travail correctement complĂ©tĂ©,
- Une saisie conforme,
- Le bon paramétrage des outils de DSN événementielles.
Cela implique de connaĂźtre les rĂšgles et pratiques de la CPAM afin dâĂȘtre en capacitĂ© dâidentifier au plus vite les motifs de blocage, que lâon prenne contact rapidement avec le collaborateur en cas dâanomalie constatĂ©e ou quâun document est manquant.
Amandine JULLIEN : Si toutes ces précautions sont suivies, nous limitons les blocages CPAM et le non-versement des IJ.
A noter quâen cas de subrogation une gestion de lâabsence rĂ©alisĂ©e de maniĂšre partielle et imprĂ©cise entraĂźne un taux de recouvrement dâIJ dâenviron 50%, tandis quâun bon suivi associĂ© aux bons contrĂŽles et aux bonnes actions tels quâĂ©voquĂ©s ce jour, entraĂźnent gĂ©nĂ©ralement un taux de recouvrement naturel dâenviron 80, voire 85%.
MalgrĂ© toutes les prĂ©cautions que nous pouvons prendre, comme nous venons de le voir aujourdâhui, nous notons quâil y a toujours 15% dâIJ qui restent Ă dĂ©bloquer puisquâil subsiste des impondĂ©rables.
Pour identifier efficacement les montants attendus et permettre un suivi efficace, on ne peut que mettre Ă©vidence lâintĂ©rĂȘt du prĂ©compte qui permet entre autres de mesurer le montant restant Ă rĂ©cupĂ©rer auprĂšs de la CPAM et permettre ainsi un bon suivi. Mais Ă©galement, de suivre les actions de relances auprĂšs des CPAM et de vos collaborateurs.
Le prĂ©compte est vraiment un sujet Ă part entiĂšre qui pourra faire lâobjet dâun podcast dĂ©diĂ©.
NâhĂ©sitez pas dâailleurs Ă nous indiquer en commentaire les sujets que vous souhaiteriez que nous abordions lors dâune prochaine session du format podcast La Voix DRH. Et merci Ă tous pour votre Ă©coute.
Le podcast touche Ă sa fin. Et nous vous disons Ă trĂšs vite.
Laure-HĂ©lĂšne SIRANOSSIAN : Merci beaucoup.
NâhĂ©sitez pas Ă commenter, Ă poser vos questions : on y rĂ©pondra avec plaisir !
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